De Parme à Paris
Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura, alias Lino Ventura, naît en juillet 1919 à Parme, en Italie. Peu après sa naissance, son père, Giovanni, représentant de commerce, décide de partir à Paris pour exercer son métier. En 1927, sa mère, Louisa Borrini, décide de fuir le régime de Mussolini et de rejoindre son mari à Paris. Cependant, Giovanni est introuvable. Elle doit élever seule son fils et accepte un emploi de femme de chambre à l’hôtel Baudin.
Des bancs de l’école aux multiples petits boulots
Lino Ventura a alors 8 ans et doit s’intégrer dans un pays dont il ne connaît que peu la langue. Il peine à s’intégrer à l’école. Rapidement, il arrête les études, préférant gagner de l’argent pour aider sa mère. Tour à tour, il est groom, livreur, mécanicien… En 1935, Lino Ventura travaille comme coursier pour la Compagnie italienne de tourisme. Il y rencontre Odette Lecomte, sa future femme.
L’apprentissage de l’humilité et la fraternité
Vers l’âge de 16 ans, Lino Ventura commence à s’intéresser au sport. Un champion autrichien de lutte gréco-romaine le convainc de venir s’entraîner. C’est là qu’il apprend l’humilité et la fraternité, et se forge, selon ses termes, « une mentalité de gagnant ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, il doit se battre sous la bannière de l’Italie mussolinienne. Il a 22 ans et se retrouve face à un terrible dilemme : comment combattre la France, son pays d’adoption ? En juillet 1943, il profite d’une permission pour rentrer en France et se réfugie un temps à Baracé, dans le Maine-et-Loire. Par fidélité à ses origines, il n’a jamais consenti à prendre la nationalité française, comme cela lui fut souvent suggéré.
Le catcheur appelé « la fusée italienne »
Après la guerre, Lino Ventura se met au catch, plus rémunérateur. Il participe aux combats sous le nom de Lino Borrini, alias « la fusée italienne ». Blessé lors d’un combat par Henri Cogan en 1950, il abandonne le ring. Pas le sport : il devient organisateur de combats.
photos du club d’ALPRA
La rencontre avec Jacques Becker
En 1953, Lino Ventura entend parler d’un réalisateur, Jacques Becker, à la recherche d’une belle carrure de type italien pour donner la réplique à Jean Gabin dans son prochain film Touchez pas au Grisbi. Lors de leur rencontre, Jacques Becker propose immédiatement le rôle à Lino Ventura. Ce dernier le refuse. Puis, sous la pression, il réclame un cachet exorbitant, se disant que sa demande sera rédhibitoire. A sa grande surprise, elle est acceptée…
Le père de famille à la discrétion légendaire
En 1942, Lino Ventura épouse Odette, son amour de jeunesse. Quatre enfants naissent de cette union : Mylène, Laurent, Linda et Clélia. Très pudique sur sa vie privée, Lino Ventura dérogera à la règle qu’il s’est fixée pour évoquer devant la France entière sa fille Linda, née avec un handicap mental. Ce soir de décembre 1965, se faisant violence, il lancera un vibrant appel à la télévision pour que la société cesse « d’ignorer » ces enfants souvent élevés loin des regards. Ce combat, l’ancien catcheur le mènera jusqu’à sa disparition en octobre 1987 d’une crise cardiaque. Un combat à l’origine de la création de Perce-Neige en 1966.