Vivre le confinement au sein d’un établissement médico-social

Maison Perce-Neige de Saumur (49)

SOMMAIRE

Vivre ensemble à la Maison Perce-Neige de Samur (49), Foyer de vie accueillant des personnes en situation de handicap

Depuis le 17 mars, comme tout à chacun, les résidents et les professionnels vivent le confinement. Mais comment vivre le plus sereinement possible ce temps si singulier dans un établissement médico-social ? Confinement qui vient rompre les repères si précieux pour les adultes accueillis ? Pour ce faire, les professionnels réinventent le quotidien des résidents, proposent, échangent, prennent le temps d’aborder le sujet épineux du virus avec un vocabulaire adapté, tout en les rassurant sur le fait que chaque professionnel de la Maison respecte les gestes barrières recommandés par l’Etat.

Après plusieurs semaines de confinement, et une certaine appréhension au début, les résidents surprennent les professionnels, il règne une sérénité collective au sein de la Maison, la bonne humeur, les sourires n’ont pas laissé place à la peur et à l’angoisse. On parle, on rit, on danse, on jardine, on peint, tout autant d’activités qui permettent aux résidents de ne pas voir le temps qui passe.

Mot du directeur de l’établissement, Florent Buguet

« Là encore, cette situation exceptionnelle  permet de mesurer  le degré d’implication des professionnels et cet esprit de solidarité. L’objectif de tous consiste à maintenir au mieux un cadre de vie agréable où les habitudes ainsi que les centres d’intérêts soient préservés.

Ce défi s’accompagne de gestes de prévention permanents afin que nous professionnels, venant de l’extérieur, ne venions pas contaminer les résidents. L’utilisation quotidienne de moyens de protection comme les masques, les produits antiseptiques, les sur chaussures  sont réapprovisionnés notamment par le soutien très important de l’ARS, du Conseil Départemental  et une logistique solidaire entre les Maisons Perce-Neige. Des anonymes, des entreprises, les mairies et plusieurs familles y concourent également. Le Président de la Fondation Perce-Neige ainsi que l’ensemble des professionnels du siège déploient une  énergie conséquente pour nous venir en  aide et  trouver des solutions qui veillent à garantir la quiétude et la sécurité des résidents. La situation est complexe et elle l’est plus encore sur le plan national. Mais cette mobilisation générale déclenche aussi un bel élan de solidarité dans lequel nous nous reconnaissons, un sentiment d’appartenance qui donne sens à notre quotidien d’accompagnant et de citoyen. »  

 

 

Chaque semaine est habituellement rythmée par des temps d’activités, de sorties basées sur le sport, la culture, les activités manuelles.

Entre autre, chaque vendredi, un groupe se réunit pour élaborer un journal évoquant la vie de la Maison Perce-Neige, il est distribué aux familles, aux partenaires, à la Fondation.

 

 

 

Témoignages de personnes handicapées de l’établissement

Ce n’est pas ce virus qui va nous empêcher de se raconter, alors le groupe de journalistes a interviewé, la cheffe de service pour comprendre comment les choses se sont décidées mais aussi les autres résidents pour qu’ils puissent raconter comment ils vivent cet intra-muros constant.

 

Qu’est-ce que c’est le confinement pour vous ?  Qu’est ce qui a changé à Perce-Neige ?

 

Béatrice : « On ne peut plus sortir de l’établissement, on ne peut plus aller dehors, alors on fait d’autres activités, on va en atelier esthétique, on fait le tour de la Maison, du jardin. On s’occupe ou on reste dans nos chambres, à écouter de la musique, on ne veut pas l’attraper ce virus. »

Florence : « C’est un peu long quand même, c’est surtout dur de ne pas avoir de nouvelles de nos familles. »

Rachida : « Les éducateurs ont des masques, pour pas qu’on ait des microbes, comme les médecins. Avant le repas on se lave les mains, on nous prend la température et on met du produit pour tuer le microbe. A table, on n’est plus 4 par table, mais 2 ou 3. Si on a de la fièvre on appelle le médecin et on reste dans nos chambres. »

Xavier : « Il faut faire très attention car à cause du virus, on peut être mort »

 

Comment avez-vous des nouvelles de vos proches ?

Florence : « Cathy, la cheffe de service nous prête son téléphone, on  peut voir nos familles en vidéo, c’est bien car on ne peut plus voir nos familles, on attend que le virus parte. »

Sylvie : « Je rentre plus le week-end, avant je rentrais le week-end chez mes parents, je sais pas quand je pourrais les revoir, ils me manquent. Mais les éducateurs sont gentils, ils sont contents d’être là, ça nous rassure. »

Frédéric : « Ça va, c’est long quand même, j’attends que le virus passe,  j’ai écrit une carte à mes parents, avec une photo de moi. »