Depuis plus de 10 ans, les sports nautiques sont des activités phares pour les personnes handicapées accueillies à la Maison Perce-Neige de Givrand. Situation géographie oblige, la maison étant située tout près de l’océan.
« J’vais pas surfer aujourd’hui… j’ai l’impression que l’océan ne me veut pas. » Pas de Brice de Nice dégonflé dans les rangs des résidents de la Maison Perce-Neige de Givrand. Ils sont cinq ce matin sur la plage de Saint-Gilles-Croix-de -Vie et ultra motivés pour ‘faire de la glisse’.
15 degrés. Ciel couvert et bas. Quelques badauds emmitouflés de parkas se promènent le long de la plage. Mélanie, Victor, Kévin, Fabrice et Jérémy sont en train d’enfiler leurs combinaisons. Une petite victoire en soi quand on sait toute la difficulté de se glisser dans cette seconde peau que leurs soucis de motricité amplifient.
Surf en main, ils traversent la plage pieds nus pour rejoindre le bord de l’eau. Au pas de course pour certains pour essayer de se réchauffer quand d’autres avancent plus laborieusement. Mais une fois le rivage atteint, toutes les différences s’estompent, seul le plaisir de surfer compte. A plat ventre, assis, debout, chacun profite à sa manière des sensations procurées par l’effet des vagues sur la planche de surf. Et c’est parti pour une heure de plaisir intense qui demande endurance et vigueur motrice. Un réel challenge car les personnes en situation de handicap ont moins de ressources dans ces domaines que des personnes dites valides.
Photo de droite avec Oranne qui dompte les vagues
Grâce à leur licence collective à l’année, les résidents de la Maison de Givrand peuvent à tour de rôle faire des sorties surf à la demande, accompagnés de Jeoffrey, aide-médico psychologique en charge de cette activité et lui-même grand adepte de ce sport.
Chacun retire de cette activité des bénéfices différents. ‘ Pour certains, le surf fait office de défouloir pour libérer les tensions et angoisses liées au handicap. Pour d’autres, ce sport permet de se rapprocher d’une certaine ‘normalité’ car ils ont conscience que le surf est très peu pratiqué par les personnes en situation de handicap du fait de sa relative complexité’ explique Jeoffroy. Fabrice, grand fan de la glisse, en retire quant à lui beaucoup de fierté et d’assurance car il pratique le même sport que son grand frère non handicapé.
Photo à gauche avec Yannick, toujours partant pour l’activité surf
Le char à voile est pratiqué dans le même esprit que le surf – se faire plaisir avant tout ! En version bi-place ou mono-place il permet à davantage de personnes d’en profiter. Soit près de la moitié des trente personnes handicapées accueillies à l’année ainsi que 5 jeunes résidents en accueil temporaire toujours partants pour des activités physiques.
Aguerris et devenus experts des manœuvres, certains résidents deviennent à leur tour moniteurs auprès des novices ou stagiaires éducateurs de la Maison Perce-Neige. Une situation très valorisante pour eux.
Tout comme le club de Saint-Gilles pour le surf, les chars sont fournis par le centre nautique SEMVIE qui organise également des sorties en mer à bord d’un bateau école, un voilier de 9 mètres. A son bord, des personnes handicapées de la Maison Perce-Neige de Givrand ont eu la chance de participer à des manœuvres d’équipage, dont une d’importance : conduire le bateau au moteur pour sortir du port. Capitaine d’un jour, une fonction gratifiante et hautement symbolique !