26 mai 2020
Les 55 jours de confinement ont été plutôt bien vécus par la grande majorité des résidents de la Maison Perce-Neige de Maing (Nord). Un peu déstabilisés au tout début, les 34 résidents de la Maison Perce-Neige (composée d’un EAM et EANM)* ont vite adopté le nouveau rythme imposé par les mesures sanitaires déployées au sein de leur lieu de vie.
Pour le moment aucun cas de Covid-19 n’a été déclaré et tout est mis en œuvre pour tenir sur la durée.
Même si un déconfinement progressif a été annoncé avec des règles plus souples, la vigilance reste de mise et tous fonctionnent sur le même rythme imposé par le confinement en tenant compte des exigences particulières de la vie en collectivité.
*EAM : établissement d’accueil médicalisé
EANM : établissement d’accueil non médicalisé
Une zone COVID est aménagée dans une aile dédiée avec des chambres libérées à cet effet. L’organisation est prévue avec un planning de prise en charge adaptée, des horaires prédéfinis pour une équipe composée de 16 salariés volontaires. Depuis le début du confinement l’ensemble des 35 salariés, soignants, éducateurs, agents d’entretien, ouvrier, surveillant de nuit, a été présent sur site pour préserver le bien-être des résidents.
Les personnes sont réparties par groupes au rez-de-chaussée et à l’étage de chaque bâtiment. Les résidents de l’EAM et EANM communiquent entre eux par téléphone et visio. Afin de limiter les contacts, plusieurs espaces de restauration ont été aménagés sur les différents niveaux, la configuration de la salle à manger collective ne permettait pas la bonne distanciation sociale.
Des sens de circulation ont été mis en place pour faciliter les déplacements et éviter que les personnes ne se croisent. Les résidents ne peuvent plus déambuler librement comme ils avaient l’habitude de le faire. Les déplacements s’organisent par petits groupes. Malgré ces contraintes, les résidents bien préparés par l’équipe se sont vite adaptés et gardent les bonnes distances jusque dans le jardin lors des activités extérieures.
Ils ont pu ainsi participer à des concours de pétanque, des parcours de santé, à la traditionnelle chasse aux œufs de Pâques et à bien d’autres activités imaginées par les équipes en fonction des contraintes imposées par le confinement.
Les sorties à l’extérieur restent exclues, qu’il s’agisse de sorties ludiques ou bien de sorties pour raison médicale non prioritaires. Les soins médicaux courants sont assurés par deux infirmières et un médecin coordinateur. Les vacances prévues par l’établissement, la kermesse de juin avec les familles, la randonnée de septembre avec d’autres foyers sont annulées.
Cependant, le lien avec les parents et proches est maintenu et tout est mis en œuvre pour les rassurer et les informer régulièrement sur la vie de leurs enfants au sein de l’établissement (photos, appels téléphoniques, visio, reportings hebdomadaires…) en attendant de pouvoir retrouver un rythme de vie normal.
« Même si cette situation donne lieu à des frustrations, les résidents nous étonnent par leur grande adaptabilité, précise Anita Scuderi, directrice de l’établissement. L’ambiance est sereine et la gestion en petits groupes semble profitable pour réduire les tensions habituellement engendrées par une vie quotidienne en collectivité. De plus, tout le monde est soumis au même régime, personne ne part en week-end en famille ce qui était source de chagrin pour certaines personnes ne pouvant le faire. Au niveau de l’équipe, cette situation demande une vigilance de tous les instants notamment en ce qui concerne les gestes barrières qui peuvent être vécus par certains comme antinomiques avec leur métier d’accompagnement où la proximité physique est importante pour rassurer, communiquer et créer un lien fort de confiance et de respect mutuel. »
Comme dans toutes les Maisons Perce-Neige, résidents et équipes espèrent un retour rapide à la normale mais restent mobilisés et maintiennent leurs efforts pour que tout ce qui a été accompli ne soit pas vain. L’engagement des équipes reste fort et ne faiblit pas pour protéger et accompagner dans les meilleures conditions possibles les personnes en situation de handicap qui leur sont confiées.
